Oui, c’est bien connu : les gangs aiment le pouvoir. Mais ils veulent plus qu’un quartier. Ils veulent l’aura. L’intouchabilité. Le silence des témoins. La peur qui marche toute seule dans les ruelles. Et pour ça, rien ne bat une petite session avec Bawon Samdi ou Ogoun.
“Tu tires sur lui, la balle refuse. Tu parles contre lui, ta bouche gonfle.”
C’est exagéré ? Demandez aux anciens policiers. Certains n’ont pas peur du AK-47… mais du petit bracelet rouge noué autour de la cheville du chef.

Voici le scénario classique :
Le gang planifie un coup.
On va voir le houngan ou le bokor.
On fait des bains rituels, des sacrifices (poules, bougies, parfois pire…).
On porte des éléments demandés , on récite des incantations.
Et là, on croit que le monde est sous contrôle.
Le Vodou devient leur VPN spirituel : ils passent entre les filets. Pas vus, pas pris. Et dans une culture où les ancêtres veillent, le bandit qui parle aux Loas devient presque un prophète des ténèbres.

Ogoun donne la force, l’audace, le métal.
Ezili Dantò offre la ruse, la vengeance, le feu du cœur.
Bawon Samdi ? Ah, lui, il garde les morts… mais il en fait aussi tomber.
On les appelle, on les honore, et en retour, on espère leur “blessing”. Certains chefs jurent qu’ils sont protégés. Et quand plusieurs témoins meurent mystérieusement après avoir parlé… on commence à y croire aussi.

Le vrai crime parfait en Haïti ? Ce n’est pas celui qu’on planifie le mieux. C’est celui que personne n’ose raconter. Parce que “li gen bagay ladan l’.” Parce que “fok ou pa mete bouch nan sa.” Parce que le Vodou, ici, n’est pas un folklore. C’est une arme.
Le Vodou, pour les gangs, c’est :
✅ Une tactique de protection.
✅ Une arme psychologique.
✅ Une manière de faire peur sans tirer.
✅ Une foi profonde dans le pouvoir du sacré… au service du crime.

Ce blog n’a pas pour but de juger les croyances. Mais de montrer comment le Vodou, cette tradition ancienne et puissante, devient parfois l’allié occulte des seigneurs de guerre urbains. Et tant que la peur spirituelle régnera, les balles auront des ombres. Et les bandits, des Loas comme gardes du corps.